À moins de quarante jours de la prochaine fenêtre FIFA, l’incertitude plane autour du programme des Lions Indomptables. Aucun match amical n’est encore confirmé, malgré les propositions soumises par le nouveau sélectionneur Marc Brys. Face à l’urgence, la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) reste silencieuse, alimentant un climat de confusion et de frustration.
Selon plusieurs sources concordantes, Marc Brys aurait répondu rapidement à la demande de la Fecafoot en soumettant une liste d’adversaires potentiels pour le mois de juin. Parmi les équipes proposées figurent plusieurs nations européennes majeures : la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Angleterre et la Grèce. Pourtant, aucune suite concrète n’a été donnée à ce jour.
Le technicien belge, réputé pour sa rigueur, aurait jugé le délai de réponse – plus de 72 heures – comme « trop long » au regard de l’importance des enjeux. Le temps presse, mais la fédération ne donne aucun signal.
Une crise d’autorité qui fragilise la sélection
Ce blocage intervient dans un contexte institutionnel déjà tendu. Les relations entre la Fecafoot, présidée par Samuel Eto’o, et le ministère des Sports sont au plus bas. Le climat est si délétère qu’Eto’o lui-même serait désormais persona non grata dans les vestiaires de la sélection. Un symbole fort d’un conflit larvé au sommet de la gouvernance du football camerounais.
Sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique, la critique monte. Certaines figures, à l’instar de Georges Ewodo, appellent ouvertement le ministère à intervenir : « Trouvez des adversaires, négociez des matchs amicaux… On vous attend », a-t-il lancé, traduisant l’impatience générale.
Une trêve remise en question ?
Derrière la polémique, une interrogation plus large refait surface : le Cameroun doit-il impérativement disputer ces rencontres en juin ? Une voix discordante se fait entendre, notamment celle du journaliste André Arnaud Beba, qui dénonce les dépenses excessives consacrées au football : « Il n’y a pas que le football pour dépenser des centaines de millions », souligne-t-il.
Longtemps marginale, cette critique prend de l’ampleur à mesure que la gestion du sport roi est remise en question. Pourtant, dans un pays où le football reste un pilier de l’identité nationale, l’absence de matchs programmés à l’approche d’une trêve internationale fait désordre.
Qui tient les rênes ?
La situation actuelle soulève une question cruciale : qui pilote réellement la sélection nationale ? La Fecafoot, affaiblie par les querelles internes, ou le ministère des Sports, qui semble vouloir reprendre la main ? Le flou persiste, et le temps presse.
Le Cameroun affrontera-t-il une grande nation en juin, ou l’opacité administrative aura-t-elle raison des ambitions sportives ? Un match crucial est en cours – mais il se joue en coulisses.
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