Le mandat de Thomas Tuchel à la tête de la sélection anglaise n’en est qu’à ses débuts, mais déjà, la pression s’intensifie. Battue 3-1 par le Sénégal au City Ground de Nottingham, l’équipe d’Angleterre traverse une zone de turbulences inquiétante, entre performances décevantes, choix contestés et critiques croissantes venues de la presse comme du public.
Un revers au goût amer
Face à une formation sénégalaise organisée et déterminée, les Three Lions ont livré une prestation sans relief. Malgré l’ouverture du score de Harry Kane, les Anglais ont rapidement perdu le fil du match, concédant trois buts à la suite d’erreurs défensives flagrantes. La charnière Walker-Chalobah, dépassée, symbolise le déséquilibre d’un collectif mal préparé. Le manque d’intensité au pressing, l’absence de repli défensif efficace et un milieu de terrain débordé ont laissé le champ libre aux assauts africains.
Ce revers n’est pas anodin : il s’agit de la première défaite de l’Angleterre contre une nation africaine en match amical, et il intervient dans un climat déjà tendu autour de Thomas Tuchel.
Un sélectionneur contesté
Arrivé avec l’aura d’un technicien exigeant et tacticien reconnu — fort notamment d’une Ligue des champions remportée avec Chelsea en 2021 — Tuchel peine à imposer sa patte en sélection. Son approche, jugée rigide et distante, suscite l’incompréhension. La presse britannique, toujours prompte à réagir, a relancé les critiques récurrentes à son encontre : personnalité clivante, méthodes peu adaptées au management d’un groupe national, et difficulté à créer une cohésion autour de ses idées.
Surtout, son choix de repousser sa prise de fonction de plusieurs mois après sa nomination a été perçu comme un manque d’implication. Depuis, ses décisions en matière de sélection alimentent la polémique : des joueurs hors de forme convoqués, d’autres écartés malgré leurs bonnes prestations en club, à l’image d’Ivan Toney.
Une identité de jeu introuvable
Le principal reproche fait à Tuchel reste toutefois le manque d’identité tactique de son équipe. À l’inverse de ses expériences en club, où son organisation millimétrée faisait merveille, l’Allemagne d’Angleterre semble floue, hésitante, sans ligne directrice claire. Les automatismes tardent à apparaître, les ajustements en cours de match sont trop timides, et l’attentisme du staff inquiète.
« Nous avons été passifs, manqué d’agressivité et n’avons pas su réagir », a reconnu Tuchel en conférence de presse, sans pour autant proposer de solutions immédiates.
Un climat de défiance grandissant
Dans ce contexte, les signaux d’alerte se multiplient. Les sifflets du public à la fin de la rencontre contre le Sénégal traduisent une rupture dans la relation entre la sélection et ses supporters. Même en interne, l’ambiance semble plombée : selon plusieurs observateurs, le vestiaire manque de liant, et les joueurs peinent à adhérer au projet du technicien allemand.
À moins d’un an de la Coupe du monde, l’Angleterre s’enfonce dans une crise qui pourrait s’avérer durable si aucune réaction n’intervient. Pour Thomas Tuchel, le temps presse : il devra convaincre, fédérer et surtout gagner pour inverser la tendance et redonner espoir à un pays qui n’attend que cela.
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