Publié par Le 6 septembre 2025, le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko a subi un remaniement significatif. Ce réaménagement a entraîné le départ d’Ousmane Diagne, ministre de la Justice, et de Jean-Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur. À leur place, des figures proches de Sonko, comme Me Mouhamadou Bamba Cissé et Déthié Fall, ont été nommées. La nomination de Yassine Fall, ancien ministre des Affaires étrangères, à la Justice a surpris, témoignant des changements en cours.
Le poids grandissant d’Ousmane Sonko
Cette réorganisation semble renforcer la position d’Ousmane Sonko. Selon l’analyste Assane Samb, le Premier ministre voit son pouvoir consolidé, avec une volonté manifeste de répondre aux attentes populaires, notamment dans le domaine de la justice. Les ministères de l’Intérieur et de la Justice, perçus comme problématiques, ont été réaménagés, ce qui est considéré comme une victoire politique pour le leader du Pastef.
Pour Samb, ce remaniement vise à satisfaire des militants ayant des préoccupations judiciaires, en particulier celles qui ont émergé entre 2021 et 2023. Cependant, Demba Guèye, un autre analyste, tempère cette vision. Bien que Sonko ait obtenu le départ de figures qui le contrarient, il n’a pas totalement imposé ses choix dans tous les ministères stratégiques.
Rapports de force : politique contre institution
Sur le plan institutionnel, la hiérarchie reste claire : le président Bassirou Diomaye Faye garde le contrôle. Guèye souligne que le président définit la politique du gouvernement, tandis que Sonko applique cette politique. Néanmoins, Sonko, en tant que chef de parti, bénéficie d’une légitimité militante qui renforce sa posture politique.
Cette dualité crée une dynamique de cohabitation au sommet de l’État, entre l’autorité institutionnelle et la puissance politique. Tant que la Constitution ne lui confère pas de nouveaux pouvoirs, l’autorité de Sonko reste fragile. Toutefois, sa capacité à mobiliser son parti lui donne un poids politique considérable, susceptible de peser sur les décisions présidentielles.
En conclusion, ce remaniement gouvernemental illustre une stratégie complexe. Alors que Diomaye concède certaines prérogatives, Sonko renforce sa position, sans que l’un ne domine totalement l’autre. Cette situation peut engendrer des tensions, mais pour l’heure, chacun semble gérer son domaine avec prudence.
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