Rien ne va plus à l’Inter Miami. En pleine tourmente après une série noire de quatre défaites en cinq matchs, le club floridien traverse sa période la plus délicate depuis l’arrivée de Lionel Messi. Face à cette spirale négative, l’entraîneur Javier Mascherano n’a pas mâché ses mots, appelant son groupe à une réaction immédiate et dénonçant une dépendance excessive à l’égard du génie argentin.
Depuis le coup d’envoi de la saison 2025, l’Inter Miami alterne entre éclairs de talent et manque criant de constance. Lionel Messi, 37 ans, continue d’illuminer les pelouses de la MLS par son influence et sa précision chirurgicale, mais ses absences répétées, notamment après la Copa América 2024, ont laissé l’équipe orpheline de son maître à jouer.
Sous la houlette de Mascherano, ancien coéquipier de Messi en sélection argentine, le club a tenté un virage tactique audacieux, misant sur un jeu de possession et un pressing organisé. L’idée : faire de Messi un meneur reculé à la croisée des chemins entre le numéro 10 et le regista. Si cette approche a parfois porté ses fruits, elle peine désormais à masquer les lacunes structurelles d’un collectif encore en chantier.
Samedi dernier, la claque reçue face au Minnesota United (4-1) a agi comme un électrochoc. Il s’agit de la plus lourde défaite depuis l’arrivée de Messi en MLS. Une humiliation qui a poussé Mascherano à sortir du silence :
« Je ne vais pas être hypocrite. Nous n’aimons pas perdre, et il y a beaucoup de choses à corriger. On encaisse trop de buts par manque de concentration et à cause d’erreurs individuelles, pas forcément à cause de notre système de jeu », a-t-il déclaré en conférence de presse.
Le technicien argentin a également abordé la Messi-dépendance, un sujet devenu central.
« Toutes les grandes équipes ont dépendu de lui. Le Barça de Guardiola, celui de Luis Enrique, l’Argentine… C’est impossible de ne pas être dépendant de Messi quand on l’a dans son effectif », a-t-il reconnu, lucide.
En interne, le staff tente de resserrer les rangs. Avant un déplacement crucial à San Jose, Mascherano a organisé plusieurs séances de team building pour regonfler un vestiaire fragilisé. Objectif : retrouver une dynamique de groupe avant que la saison ne bascule définitivement. Car malgré un début de championnat prometteur, la récente dégringolade rappelle à quel point l’équilibre de l’équipe reste fragile.
Si le classement reste encore favorable — Miami pointe à la 4e place de la Conférence Est — l’heure n’est plus à l’euphorie. Et Mascherano le sait :
« Il y a deux semaines, tout allait bien. On parlait d’une équipe invincible. Mais c’est le football : il faut savoir encaisser, apprendre de la critique et rester droit dans ses bottes. »
Le climat s’est tendu jusqu’au sommet du club. David Beckham, copropriétaire de l’Inter Miami, s’est indigné des provocations sur les réseaux sociaux postées par le Minnesota United après leur victoire. Il a appelé à « un peu plus de respect » envers son équipe et ses joueurs.
À Miami, l’heure est à la remise en question. Le projet porté par Messi et Mascherano reste ambitieux, mais il est désormais confronté à sa première vraie tempête. Reste à savoir si le vestiaire saura répondre à l’appel de son entraîneur… ou si la saison risque de tourner au naufrage.
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