Publié par Le respect dans le football prend parfois des formes surprenantes. Depuis quelques années, une pratique intrigante a émergé sur les terrains : l’évitement systématique des écussons des clubs, souvent placés sur la pelouse ou au bord du terrain. Une habitude qui intrigue, divise et suscite de nombreux débats. Ce geste est désormais presque devenu une norme chez les joueurs, qui dévient parfois leur trajectoire, voire sautent par-dessus, pour ne pas poser un pied sur un logo.
Un signe de respect ou une manie superflue ?
Cette habitude trouve ses racines dans la superstition et est interprétée comme un signe de respect envers l’institution, qu’il s’agisse de son propre club ou de l’adversaire. Lors du match entre Barcelone et Elche en septembre 2022, le défenseur du Barça, Ronald Araujo, a illustré cette pratique lorsqu’il a sauté par-dessus l’écusson du Barça situé au bord du terrain. « Je suis un fan du club, je respecte tellement le Barça, je sauterai toujours par-dessus l’emblème par respect », a-t-il expliqué après le match. Cette attention aux détails, bien qu’apparaissant anodine, véhicule un message de loyauté et d’hommage au club et à son histoire.
La pratique ne se limite pas aux Catalans
Le geste s’observe également du côté du Real Madrid, où des joueurs comme Jude Bellingham ou Vinicius Junior se sont attirés des louanges pour leur respect envers les logos. Le phénomène ne se limite pas aux clubs espagnols : des joueurs comme Kylian Mbappé, lors de ses matchs contre Manchester City, ont également montré une déférence similaire envers les emblèmes des clubs adverses, capturant ainsi l’attention des médias et des fans.
Un geste clivant pour certains supporters
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Si ce geste de respect semble naturel pour certains, il divise pourtant une partie du public. Les réseaux sociaux, notamment, sont devenus un terrain de débat. Pour des fans et anciens joueurs comme Jimmy Cabot, consultant pour DAZN, il s’agit davantage d’une attitude scénarisée et hypocrite : « Un cinéma incroyable. C’est vivre pour les caméras. » Pierre Bouby, consultant pour L’Équipe, va dans le même sens : « Un tapis est fait pour qu’on y marche, même s’il y a un logo dessus. » Selon eux, cette pratique est exagérée et non nécessaire.
Une tradition ancienne ou une mode marketing ?
Si la mode semble récente, elle n’est cependant pas nouvelle. Nemanja Vidić, ex-défenseur de Manchester United, affirme qu’il évitait déjà de marcher sur les logos avant l’arrivée des réseaux sociaux. Pour lui, c’était une marque de respect envers l’institution qu’il représentait ou l’adversaire. Mario Leo, analyste des réseaux sociaux dans le sport, remarque que la viralité de ces comportements a été accentuée par l’ère numérique : « Les caméras ont valorisé ce type de comportement, car chaque geste est scruté et discuté sur Internet. »
Ce geste, qu’il soit sincère ou non, reflète avant tout une question d’image et de réputation. Selon Pierre Bouby, cela relève désormais de la communication : « C’est une façon de montrer que tu es respectueux. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont tellement puissants qu’ils deviennent un véritable atout marketing. » Dans ce contexte, respecter l’emblème de l’adversaire peut aussi apaiser les tensions entre supporters rivaux.
Conclusion : Respect ou stratégie ?
Quoi qu’il en soit, cette attention aux détails n’est pas aussi futile qu’elle en a l’air. En scrutant ces petites habitudes, les joueurs gèrent leur image, renforcent leur réputation et envoient des messages positifs à leurs supporters. La polémique persiste sur la sincérité de ces gestes, mais la réalité est claire : dans le football moderne, chaque mouvement est une occasion de se positionner, de communiquer et de gérer son image.
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