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CAN/CHAN : Une lueur dans la grisaille du football sénégalais

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C’est avec des frissons qu’on a tous reçu ce samedi les honneurs mérités d’ailleurs de toute la planète sportive, louant la vitalité du football sénégalais. Une discipline, jadis maudite avec tous les échecs, déroutes et désillusions qu’elle a fait vivre au peuple sénégalais. L’heure est à la fête, on ne va pas se souvenir ici des époques ténébreuses du football sénégalais, mais on va quand même essayer de voir les causes de cette magie qui souffle sur la discipline ces dernières années.

Pour l’équipe A et le Beach Soccer, la surprise n’est pas si grande que ça. On s’y attendait où presque. Le sacre d’Aliou Cissé et ses hommes au Cameroun ainsi que la 4e Can d’affilée de Beach Soccer est certes une prouesse qui n’était pas donnée, mais c’était à la portée des deux équipes qui nous représentaient respectivement dans ces compétitions.

Par contre, ce qui n’était pas évident, c’est ce sacre du football local en terre algérienne. Le CHAN, une compétition réservée aux joueurs africains évoluant dans les championnats locaux, est plus perçu comme étant la chasse gardée des pays maghrébins, car ayant des championnats beaucoup plus relevés tant au niveau technique qu’organisationnelle. Au niveau des clubs, le Maroc, l’Egypte, l’Algérie ou la Tunisie ont dominé le football africain. À part quelques exceptions qui viennent parfois d’Afrique centrale ou d’Afrique Australe. Dans ces pays, il faut le dire, les championnats professionnels y ont été instaurés depuis la nuit des temps, contrairement au Sénégal où même dans le championnat dit professionnel dans un passé récent est confronté à des pratiques d’amateurs.

Au Sénégal, beaucoup de clubs vivent au jour le jour, perfusés par des cotisations et autres donateurs de bonne volonté. Les sponsors se font désirés dans des stades désertés par le public. Le sport, en particulier le football dans le monde est devenu un business très lucratif, mais paradoxalement au Sénégal pour des raisons que j’ai évoquées en haut, les footballeurs ne sont pas des plus nantis.

Parmi ceux-là qui sont devenus champions lors du dernier CHAN, combien se bousculent chaque matin dans les car Tata , Ndiaga Ndiaye ou Super, pour se rendre aux entraînements ? Ceux qui ont eu la chance d’avoir des salaires réguliers parfois perçoivent moins de 100000 fcfa. Ils s’entraînent sur des terrains vagues sablonneux et jouent les matchs officiels sur des terrains gazonnés. Il y a tant de contradictions et d’amateurisme dans notre championnat professionnel.

Cette victoire du foot local doit servir de tableau de bord pour tous les acteurs de ce sport pourtant tant aimé au Sénégal. Nous avons de très bons joueurs et de grand dirigeants, mais nous n’avons pas les moyens d’attirer les projecteurs sur eux. Les politiques de développement et de plus de visibilité font défaut dans nos clubs. Ce manque de moyen fait qu’en ce moment aucun club sénégalais ne peut rivaliser avec, par exemple, La Nationale Al AHLY d’Egypt, l’Usm d’Alger, le Raja de Casablanca, le Sfax de Tunis ou le Tout Puissant Mazembé.

De grands clubs du continent qui ont de la notoriété et qui jouent même la coupe du monde des clubs champions. Pour être à ce niveau, il n’y a pas de secret, il faut juste travailler au sens vrai du mot et y mettre les moyens qu’il faut. Pape Thiaw l’a montré, quand la FSF et l’Etat ont mis à sa disposition des moyens, il a su, malgré ce climat de pauvreté qui mine notre championnat, faire les bonnes pioches et constituer une équipe compétitive qui a fini Championne d’Afrique devant toutes ces Nations de football.

Mais au-delà des moyens faut dire aussi que la popularité du championnat sénégalais est concurrencée par ce championnat national populaire dit « Les Navetanes ». Voilà un autre problème du football sénégalais.

IBS.

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